L’immobilier et les déménageurs liés à jamais.
À jour au 13 novembre 2018.
Le secteur du déménagement dépend du marché de l’immobilier de manière directe et indirecte.
Le métier de déménageur consiste à rendre une prestation de service aux clients qui changent de logement. Le secteur de l’immobilier s’occupe lui, de construire des appartements et maisons neufs, ou simplement de proposer des biens d’occasions, ou neufs, à la vente ou à la location.
Le rapprochement est donc simple à établir entre ces deux corps de métiers pourtant si différents.
Mais en quoi l’immobilier peut il ralentir le secteur du déménagement ?
La hausse des prix des loyers et le tarif des appartements à l’achat font tomber les entreprises de déménageurs.
La hausse du prix des loyers n’arrange pas la situation économique des entreprises de déménagements professionnels. Les gens préfèrent rester chez eux en payant un loyer convenable au vue des tarifs mensuels proposés pour la location d’un nouvel appartement.
Prenons en exemple, un loyer que nous payons 800 € depuis 2002-2003 pour un 70m2 habitable, si vous le quittez en 2019, ce même appartement sera mis au tarif mensuel de 1200 euros environ pour le prochain locataire !
Une
hausse des loyers hallucinante qui nous renferme sur nos illusions de pouvoir changer de cadre de vie.
Les déménageurs subissent directement cette impossibilité des consommateurs à
déménager aussi fréquemment qu’ils le voudraient. La hausse des loyers frêne donc le secteur d’activité du déménagement, malgré la
baisse des tarifs pratiqués dans la profession du déménagement.
Bien heureusement, des lois ont étés mis en place par notre gouvernement pour stopper cette évolution progressive du prix des loyers, notamment dans les grandes villes françaises. L’obligation pour chaque commune de construire à hauteur de 20% des logements sociaux à loyers modérés laisse entrevoir des facilités pour se loger. Mais cette catégorie de la population a t elle vraiment les moyens de déménager avec un pro?
L’accession à la propriété reste elle aussi un élément déterminant pour les entreprises de déménagements. Le refus quasi permanent des banques à prêter de l’argent, ou le taux d’interêt souvent abusé, ne facilite pas l’achat d’un appartement à une personne ou un couple, avec ou sans enfants, avec ou sans emploi. Pour les déménageurs, c’est pareil ; pas de prêts bancaires, pas d’investissement.
Un constat amer mais réel, un architecte qui déménage !
Je me rappelle d’un client architecte qui a déménagé en 2007 vers une maison plus petite, donc moins chère. Il habitait une grande maison dans un quartier huppé. Curieux de savoir les motivations de mon client à déménager dans un logement moins confortable ; j’ai finalement appris qu’il n’avait pas de commandes de grandes envergures sur les trois années à venir. Pourtant cet architecte de renommée travaille pour des projets d’établissements publics principalement. Il m’expliquait donc, qu’il était temps de faire des économies puisque si nous ne construisons pas de bâtiment, cela annonce une baisse de l’activité économique en général.
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Des appartements hors de prix |
Effectivement, il n’avait pas tord. Je dirais même qu’il avait tout à fait raison !
Nombreux sont les clients qui décident de vendre leur appartements ou maisons, mettre leur argent en banque, louer un appart’ en attendant de trouver un bien à acheter, moins cher, pour vivre avec la plus value de la vente.
J’ai même
déménager des personnes allant vivre chez leur parents en attendant de racheter ou louer un logement. Stockant leurs affaires en garde meubles pour
économiser des mois de loyer dépensés en appartement privé. L’économie a pris le dessus sur le confort, réalité du métier.
Les entreprises de déménagements ont du fermer boutique
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Certains déménageurs mettent la clé sous la porte |
En 2008, commence la fameuse crise économique en France, ressentie par des millions de concitoyens, et des centaines de confrères déménageurs qui ont du mettre la clef sous la porte. Les entreprises de déménageurs sont très fragiles de par leur activité. Effectivement, le travail de déménageur est très rentable en période estivale, mais peut devenir rapidement une société à perte en hiver.
Les constructions immobilières n’avancent pas beaucoup lorsque le froid arrive dans notre douce France. Les réalisations des promoteurs immobiliers ne sont pas terminer à temps et la construction d’un immeuble lorsque le gel s’empare des grands airs est pratiquement stoppée.
Pas de construction terminée, pas de déménagement en vue !
Pourtant les entreprises de déménageurs payent des charges à longueur d’année, qu’ils aient des clients ou non, le fait d’être en société nécessite le paiement mensuel ou trimestriel des charges obligatoires, patronales et salariales. Ainsi, lorsque l’activité est ralentie, les salaires ne peuvent parfois plus être versés, et l’entreprise fait face à de grandes difficultés financières jusque devoir déposer le bilan avant l’heure.
Le fond de roulement d’une société de déménagement se base sur la période phare, de juin à septembre. Si le déménageur n’a pas fais un chiffre relativement suffisant pour passer le cap de l’hiver, celui ci peut être amener à faire faillite.
Chez les déménageurs comme chez les constructeurs immobiliers, en été on prépare l’hiver.
Un espoir pour les déménageurs à travers les constructions immobilières en projet
Pour finir sur une belle note, nous constatons tout de même une reprise de l’activité immobilière depuis 2014, autour de nous, les déménagements vont donc reprendre de plus belle.
Les municipalités ont compris l’importance de céder certains terrains constructibles pour permettre la réalisation de logements sociaux.
Beaucoup d’immeubles de 5 étages maximum sont en construction et facilitent ainsi l’accès à la propriété, au logement à loyer modéré et donc aux déménageurs de proposer leurs services…
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Services et Organisations du déménagement |
Djamel Dine, le 1er juillet 2013, mise à jour le 13 novembre 2018.